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Quelques repères dans l'histoire des rapports tendus entre les Européens puis les Américains et les Indiens d'Amérique du Nord.

CHONOLOGIE.

Au début du XVIIe siècle, la population indienne est estimée à 850 000 pour l'Amérique du Nord.

• 1625 Instructions du gouverneur hollandais de Nieuw-Amsterdam (New York) pour que l'obtention de terres par les colons se fasse avec les Indiens par transaction commerciale.

• 1640 Début des législations dans les premières colonies anglaises (Massachusetts, Connecticut) et qui se poursuivront jusqu'à la fin du XVIIIe en vue de limiter les exactions dans les achats de terres aux Indiens.

• Seconde moitié du XVIIe siècle. Série de guerres de harcèlement des Iroquois contre les Français (les Iroquois n'ont plus le monopole de la vente des fourrures en raison de l'alliance des Français et des Hurons : il luttent contre les missionnaires [mort de saint Isaac Jogues : 1646] et s'opposent à l'extension de la colonisation française vers le sud. Les Iroquois s'allient aux Hollandais, puis aux Anglais et les Hurons, aux Français.

• 1667 Paix provisoire entre Iroquois et Français, rompue par le massacre de Lachine (1689).
• 1670 Installation de la Compagnie anglaise de la baie d'Hudson pour le commerce des fourrures.
• 1701 Paix solennelle entre Iroquois et Français, qui durera quarante ans.
• 1715 Révolte d'Indiens en Caroline du Sud, devenus esclaves pour dettes.

• 1758 La colonie de Pennsylvanie signe le traité d'Easton, suivant lequel aucune colonisation européenne ne sera faite à l'ouest des monts Allegheny; mais des compagnies privées signent des accords particuliers avec certains Indiens, et le traité est ainsi violé.

• 1763 Une tribu ottawa dirigée par Pontiac prend par surprise Detroit. La même année, le 7 octobre, une proclamation royale déclare les Indiens véritables possesseurs de la terre qu'ils ont toujours occupée; mais la création d'un « Département colonial des affaires indiennes », sans moyens d'intervention auprès des gouverneurs, reste sans effet.

• 1787 Le Congrès américain adopte une ordonnance déclarant propriété fédérale les territoires à l'ouest du Mississippi; cette ordonnance est destinée à favoriser l'établissement de nouveaux colons dans les territoires du Nord-Ouest ainsi que la constitution de ceux-ci en Etats destinés à se fédérer à l'Union, qui rappelle que la terre est propriété des Indiens et ne peut être occupée qu'avec leur accord.

• 1828 L'Etat de Géorgie demande l'intégration des territoires des Cherokees.


• 1829 Or, ceux-ci se sont constitués en Etat, munis d'une Constitution bicamérale (1827), d'un système fiscal, d'un système scolaire, et demandent à la Cour suprême d'arbitrer. Celle-ci refuse à la Géorgie le droit de substituer sa législation à celle des Cherokees; mais le pouvoir exécutif de la Géorgie n'est pas tenu d'exécuter les décisions de la Cour suprême.

• 1830 Le président Jackson fait adopter par le Congrès l'Indian Removal Act (30 mai), par lequel les tribus des « Cinq Nations » sont progressivement expulsées des Etats américains de l'Atlantique Nord et « du golfe » au-delà du Mississippi; seuls résistent les Séminoles.

• 1834 L'Etat d'Oklahoma est désigné par le Congrès comme Territoire indien pour les Indiens des « Cinq Nations ».

• 1862 Homestead Act, selon lequel toute personne peut individuellement devenir propriétaire d'un terrain du domaine fédéral après cinq ans d'occupation de fait de ce terrain.
Seconde moitié du XIXe siècle. Les Indiens alliés des sudistes doivent émigrer vers l'ouest après la victoire du Nord dans la guerre de Sécession; la ruée vers l'ouest, la construction des chemins de fer à l'ouest posent le problème des terres où se trouvent les Indiens.

• 1871 L'Acte du 3 mars dénie toute autonomie aux nations et tribus indiennes.

• 1877 Les Pueblos du Nouveau-Mexique sont considérés comme citoyens américains par un arrêt de la Cour suprême, ce qui les exclut de la législation protégeant les territoires indiens. Conséquence : les territoires qu'ils occupent sont progressivement envahis par les Blancs.

• 1887 General Allotment Act, ou Dawes Severalty Act, qui attribue 160 acres à chaque famille indienne dans les territoires de l'Est et qui confère la nationalité américaine à ceux qui abandonneront leurs tribus et "adopteront les us et les coutumes de la vie civilisée". Mais l'effet produit est l'inverse de celui qui est visé : les territoires des tribus indiennes passent à des propriétaires blancs pour près de la moitié de leur surface durant la cinquantaine d'années qui suivent.

• 1889 Le Territoire indien est ouvert à la colonisation blanche et devient Etat d'Oklahoma en 1907.

• 1913 Les territoires des Pueblos deviennent territoires indiens et toute transaction de terre est interdite.

1924 Le Congrès confère la citoyenneté américaine à titre individuel à tous les Indiens vivant aux Etats-Unis.

• 1934 Indien Reorganization Act. L'Acte lui-même est pris par l'administration Roosevelt et soumis à chaque tribu indienne, qui peut le refuser. Il prévoit que les terres appartiennent collectivement aux tribus, qu'elles ne peuvent être divisées en propriétés individuelles et que redeviendrait propriété collective indienne tout allotissement individuel qui ne serait plus exploité individuellement.

• 1973 Occupation (27 février-8 mai) de Wounded Knee par 200 Sioux Oglalos demandant, entre autres, le réexamen de tous les traités signés par les Indiens et les Etats-Unis.

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