POSSEDES DE LOUDUN

Affaire de sorcellerie qui se déroula à Loudun, dans le nord du Poitou, entre 1633 et 1634

HISTOIRE.

Pacte d'Urbain Grandier
Pacte entre le diable et Urbain Grandier

Le Père Urbain Grandier abusa de l'amitié du procureur public Trincant pour séduire sa fille Philippa, c'est pourquoi le curé de Loudun depuis 1617, fut accusé d'immoralité, le 2 juin 1630. Mais, une première fois, ses appuis auprès de l'archevêque Sourdis, de Bordeaux, le sauvèrent.

En 1633, la Mère supérieure Jeanne des Anges (Mme de Belciel) et quelques ursulines de Loudun l'accusèrent de les avoir envoûtées en leur envoyant les diables Asmodée et Zabulon, parmi d'autres démons impudiques et salaces.

En mars 1633, l'accusation faisait long feu, mais Grandier avait eu le tort d'attaquer le cardinal de Richelieu dans un violent pamphlet. En outre, il s'opposait fermement à la destruction des murailles de la ville. Le cardinal se vengea en envoyant un enquêteur extraordinaire, Jean de Laubardemont, parent de la Supérieure.

Le procès fut repris, on eut recours à trois exorcistes, les Pères Lactance, Tranquille et Surin, et Grandier fut emprisonné à Angers, le 30 novembre de la même année. On lui refusa l'appel traditionnel au Parlement de Paris et la procédure fut en tout point illégale. On l'accusa d'un pacte avec le Diable, document qu'on produisit en 1634. Malgré les rétractations des religieuses, l'inculpé fut cruellement torturé et Laubardemont écrasa toute opposition. Grandier fut brûlé le 18 août 1634, sans avoir été préalablement étranglé comme on le lui avait promis.

Ses bourreaux finirent également mal: le franciscain Lactance mourut fou le mois suivant et le capucin Tranquille fit de même cinq ans plus tard. Le troisième exorciste, le jésuite Surin, souffrit de possession pendant vingt ans. Les nonnes continuèrent leurs crises hystériques, mais après la visite de sa nièce, la duchesse d'Aiguillon qui lui dénonça l'imposture, Richelieu, qui s'était vengé de Grandier, leur coupa la pension. Et les exhibitions cessèrent comme par enchantement.

A noter le film polonais Soeur Jeanne des Anges et le roman peu connu, mais très documenté, d'Aldous Huxley, Les possédées de Loudun paru en 1952.

BIBLIOGRAPHIE.

http://www.nccri.ie