APOLLON ⑷

❖ Culte

Daphnéphoria 1874-1876
Leighton © Lady Lever Art Gallery
(Merseyside UK)

On n'est pas plus d'accord sur l'origine du culte. Les uns le font venir d'Orient:
- soit une divinité hittite,
- soit un double hellénique du dieu d'Arabie, Hobal;
D'autres le considèrent comme une divinité nordique, et s'appuient sur ses relations étroites avec les Hyperboréens.
D'autres enfin le croient purement grec.

Apollon avait des fidèles dans toute la Grèce et nombre de ses temples renfermaient des oracles célèbres (Delphes, Abae, Acraephia, Thèbes, les Branchides à Milet, Claros).

Le souvenir de Python se perpétuait à Delphes par la fête des Septèria, ou de la Vénération, qui se célébrait tous les neuf ans. Un adolescent, choisi parmi la noblesse, représentait Apollon. Accompagné d'autres jeunes gens, il allait mettre le feu à une cabane de bois, qui symbolisait la demeure du dragon. A l'issue des Septèria, ces mêmes jeunes gens se rendaient en pèlerinage à Tempé, y pratiquaient les rites expiatoires et revenaient à Delphes porteurs du laurier sacré (daphnéphoria).

Depuis le VI siècle, sous l'influence de Delphes, Apollon était le type idéal de l'Hellène. A l'époque hellénistique, il fut supplanté par les divinités mystiques de l'Orient, et on le confondit de plus en plus avec Hélios. Mais auparavant, il tint une place prépondérante dans le calendrier religieux : le premier et le septième jour de chaque mois lui étaient consacrés, et l'on célébrait en son honneur un grand nombre de fêtes.

Apollon
Apollon et les nymphes (1666-73)
par François GIRARDON

Trophonios et son frère avaient quatrième temple d'Apollon pythien à Delphes. L'oracle de Trophonios à Lébadée (Béotie), parmi les mieux documentées en Grèce, a été actif de la période archaïque jusqu'au troisième siècle de notre ère. Pour cet oracle, la révélation divine était donnée sous la forme d'une transe visionnaire, connu comme un voyage psychique ou saut de l'âme dans le monde de la vérité. Dès le début, le culte et la légende de Trophonios se situait à la frontière entre «l'autre monde» et le monde actuel, et était intimement liée à la cérémonie religieuse qui avait pour but d'apaiser les âmes des morts, en les appelant trois fois par leur nom (psychagogie), la divination pour soigner les maladies (iatromancie), et les mystères.

Le culte d'Apollon fut importé à Rome sous les Tarquin, avec les livres sibyllins ; un temple fut bâti vers 432 av. notre ère, lors d'une épidémie. Les jeux apollinaires furent célébrés depuis 212 avant note ère la seconde guerre punique. Auguste avait une vénération particulière pour Apollon, qui n'en resta pas moins chez les Romains un dieu étranger.

❖ Iconographie


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A l'origine, on donnait aux représentations d'Apollon la forme d'un simple pilier conique, et les statues d'Apollon Agyieus devant les maisons, ont toujours conservé cette forme. Après la période des grossières idoles de bois, les xoana, le dieu fut représenté par une foule de figurines et de vases.

Puis Canachos (Ve siècle avant notre ère) créa le type de l'Apollon Didyméen et Calamis celui de Alexicacos.
Phidias sculpta l'Apollon Parnopios, placé sur l'Acropole; Scopas fixa le type du Citharède, et Praxitèle celui du Sauroctonos (Louvre).

Enfin apparut l'Apollon vainqueur, dont l'Apollon du Belvédère (Vatican) est une réplique. L'Apollon Musagète (Vatican) couvert d'un long vêtement, tient la lyre. Les vases peints représentent les divers épisodes de sa légende.

Les peintres et les sculpteurs ont fait d'Apollon le type idéal de la beauté masculine jeune. Ils le représentent la figure ovale et imberbe, le front haut, la chevelure longue et épaisse, nouée par derrière et relevée en haut par un nœud, de manière que quelques boucles retombent sur les épaules. Les cheveux de l'Apollon du Belvédère flottent librement sur le dos; les hanches, comparées avec la poitrine, sont très étroites. Comme chef des Muses, il est représenté tantôt nu, tantôt vêtu, ou ne portant que la chlamyde.

Il existe de ce dieu un nombre considérable de statues antiques; les plus célèbres sont l'Apollon de Florence et celui du Belvédère au Musée du Vatican à Rome; cette statue fut découverte en 1503 à Nettuno.

Apollon et les Muses
par N. POUSSIN
© Museo del Prado, Madrid
Apollon et Diane
Lucas CRANACH
© Royal-Collection, Windsor
Marsyas écorché vif
Le TITIEN
© Musée national de Kromeriz

❖ Sources

Bibliothèque virtuelle
http://www.nccri.ie