ARTÉMIS ⑶

❖ Culte

Diane
Artemis
d'Ephèse

Avec leur Artémis nationale, les Grecs ont confondu peu à peu d'autres divinités d'origine orientale. Les noms sont devenus souvent des surnoms de la leur:
- la déesse thrace Bendis ;
- Anaïtis d'Asie Mineure, prototype de l'Artémis dite persique;
- la Dictynna crétoise, patronne des pêcheurs et des marins;
- l'Artémis sanguinaire de Tauride où on adorait une Artémis, cruelle déesse montée sur un char traîné par deux taureaux. On lui sacrifiait les étrangers naufragés mais Oreste, grâce à sa sœur Iphigénie, put s'enfuir et échapper à cette sauvage coutume;
- Artémis Brauronia en Attique, ;
enfin l'Artémis d'Ephèse, symbole de la fécondité.

... On voit sur la pente d'une montagne le temple d'Artémis Hymnia. Ce temple est commun aux deux peuples. Ils y ont un prêtre et une prêtresse qui font voeu de chasteté perpétuelle et qui mènent une vie très austère; l'usage du bain et de plusieurs autres choses permises au commun des mortels leur est interdit, et jamais ils ne font de visites chez un particulier. Je sais qu'il en est de même des principaux ministres du temple d'Artémis à Éphèse, à cette différence près que ceux-ci ne gardent la règle que durant leur année d'exercice. La fête d'Artémis Hymnia se célèbre tous les ans. (Pausanias, VIIΙ, 13, 1-2)

Son temple à Ephèse était considéré comme l’une des sept merveilles du monde. Par huit fois l’Artémision fut entièrement détruit et par sept fois il fut reconstruit grâce aux dons des cités grecques. Entièrement en marbre, c'était le plus vaste édifice du monde connu avec ses 120 x 60 mètres de cotés et ses 30 mètres de haut environ.

Les femmes enceintes l'invoquaient et, après leur délivrance, elles avaient l'habitude de remercier la déesse par des présents, en déposant dans son temple des vêtements, des sandales, des ceintures.

❖ Arts

Diane retournant de chasse.
RUBENS vers 1615
© Gemäldegalerie, Dresde

Dans l'étude du type figuré, il faut également distinguer: l'Artémis persique avait des ailes, tenait d'une main une panthère, de l'autre un lion; celle d'Ephèse présente une statue à la tête coiffée du modius, le bas du corps serré dans une gaine à zones sculptées et le haut du corps décoré d'innombrables mamelles. Toutefois la ressemblance avec des seins est très éloignée et on pense de plus en plus à des bourses de taureaux.

Très différente est l'Artémis proprement hellénique. Le type archaïque est une femme debout, jeune et grave, vêtue d'une longue robe dont elle relève un pan, les cheveux tombant sur le dos, sauf quelques mèches sur les épaules (telle l'Artémis du musée de Naples). Dans l'Ecole argienne apparaît une Artémis plus alerte, à tunique courte, avec l'arc et le carquois.

 

Artémis aux torches
Artemis aux torches

Chiaramonti
Diane Chasseresse
Jean GOUJON c. 1550
© Musée du Louvre
Artémis au chien

© Musée du Vatican

Les artistes du IV ième siècle, surtout Scopas et Praxitèle, apportent des types nouveaux, qui seront copiés ou imités jusqu' à la fin de la période gréco-romaine. c'est l'Artémis chasseresse: tantôt en marbre, chaussée de sandales, en tunique courte serrée à la taille, carquois sur le dos, les cheveux relevés par un bandeau, et suivie d'un chien ou d'une biche; tantôt au repos, jouant avec son chien, ou achevant sa toilette après la chasse, et agrafant sa chlamyde .

En sculpture, les représentations romaines de Diane (Diane de Versailles, de Léocharès(?) au Louvre) dérivent généralement de l'iconographie hellénistique d'Artémis. Ce thème inspira des sculpteurs comme Goujon, Coysevox ou Houdon.


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Parmi les nombreux peintres qui s'inspirèrent de la légende de la déesse, mentionnons Titien (Diane et Actéon, Louvre, Paris), F. Clouet (Diane au bain, musée de Rouen), A. Carrache (Diane et Endymion, galerie Farnèse, Rome) et Rubens (Diane chasseresse, Prado, Madrid).

 

 

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