HÉRACLÈS ⑶

❖ La vengeance d'Héra.

Naissance de la voie lactée
(c.1570) le Tintoret
© National Gallery, Londres

Alcmène, qui redoutait la jalousie d'Héra, abandonna son nouveau-né dans un champ en dehors des murs de Thèbes où justement Zeus avait suggéré à Athéna de faire une promenade en compagnie d'Héra.

Bien sûr, elles découvrirent Héraclès et Héra le prit dans ses bras et découvrit son sein dont Héraclès s'empara avec tant de vigueur qu'elle le laissa tomber sur le sol, tant il lui avait fait mal et une traînée de lait qui traversa le ciel, devint la Voie lactée.
Dans une autre version Hermès, comme il l'avait fait lui-même, plaça le bébé sur le sein d'Héra endormie.

En tout cas, Héra fut sa mère nourricière, même si elle ne le fut que pour peu de temps ce qui était très important pour quiconque voulait devenir immortel.
Athéna rapporta le bébé à Alcmène en souriant et lui dit de bien veiller sur lui et de l'élever avec soin.

Création de la voie lactée
RUBENS, © Musée du Prado, Madrid

C'est pourquoi les Thébains disent qu'Héra est sa mère "nourricière" et qu'il s'appelait Alcide (descendant d'Alcée) avant qu'elle ne lui donne le sein mais ce nom sera changé en Héraclès en son honneur (Héra - clès = Gloire d'Héra) par la Pythie de Delphes ou par Héra elle-même.

Mais ceci ne suffit pas à calmer sa rancoeur et pendant toute la vie terrestre d'Héraclès elle le fit poursuivre par la haine d'Eurysthée.

❖ Les serpents

Hercule étouffant les serpents,
Villa Vetii (Pompei)

Un soir, Héraclès avait alors huit à dix mois, il n'était pas encore sevré, Alcmène après avoir baigné et allaité ses deux jumeaux, les avait couchés sous une petite couverture en peau d'agneau sur le large bouclier de bronze qu'Amphitryon avait arraché à Ptérélas. A minuit, Héra envoya deux énormes serpents à raies bleues dans la maison d'Amphitryon, avec l'ordre très précis de faire périr Héraclès. Les portes s'ouvrirent à leur approche; ils se glissèrent dans le palais et rampèrent sans bruit sur les marches jusqu'à la chambre des enfants. Leurs yeux lançaient des flammes et du poison coulait de leurs crocs.

Les jumeaux s'éveillèrent et virent les deux serpents se balancer au-dessus de leur tête, dardant leur langue fourchue, car Zeus avait, une fois encore, répandu une grande lumière dans la chambre. Iphiclès poussa un cri, rejeta la couverture du pied et, en essayant de fuir, roula sur lui-même et tomba du bouclier sur le sol. Ses cris perçants et l'étrange lumière qu'on voyait filtrer sous la porte de la chambre éveillèrent Alcmène; Amphitryon sauta de son lit, et saisit son épée.

Héraclès étouffant les serpents

A ce moment, la lumière de la chambre des enfants s'éteignit. Amphitryon se précipita, criant aux esclaves d'apporter des lampes et des torches et ouvrit la porte, Héraclès, qui n'avait pas versé une larme, tendit fièrement les deux serpents qu'il était en train d'étrangler, un de chaque main. Tandis qu'Alcmène consolait Iphiclès, terrorisé, Amphitryon remit la couverture sur Héraclès et alla se recoucher.
A l'aube, lorsque le coq eut chanté trois fois, Alcmène fit venir Tirésias et lui raconta le prodige. Tirésias, après avoir prédit les exploits futurs d'Héraclès, lui conseilla de disposer des fagots d'ajonc, d'épines et de ronces sur un âtre assez large et de brûler les serpents à minuit.

Au matin, une servante devrait prendre les cendres et aller jusqu'au rocher où le Sphinx se tenait perché, les disperser au vent et revenir sans regarder en arrière. A son retour, le palais devrait être purifié par des fumigations de soufre et aspergé d'eau d'une source salée; et sur le toit on devrait fixer des branches d'olivier sauvage. Enfin, un sanglier devrait être sacrifié sur le grand autel de Zeus.
Alcmène fit tout cela scrupuleusement.

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