ROMAN DE LA VIOLETTE

Le Roman de la violette  ou de Gérard de Nevers est un roman d'aventure, écrit entre 1227 et 1229 par Gerbert de Montreuil et dédié à Marie, comtesse de Ponthieu.

LÉGENDE.

Romande la violette
Lisiard découvre la tâche de naissance d'Euriaut BNF

Le roman est bâti sur le pari que fait un chevalier, le comte Lisiard de Forez, de séduire Euriaut, la dame aimée par le comte Gérard de Nevers qui en  vante la beauté et la fidélité. Lisiard découvre, en interrogeant une méchante vieille, qu'Euriaut porte depuis la naissance sur son sein une marque, une violette, dont Gérard connaît seul l'existence : il se targue, sur cette preuve,  d'avoir gagné son pari. Le roi Louis, à la cour duquel appartiennent les chevaliers, malgré la sympathie qu'il éprouve pour Gérard, est lui-même frappé par le récit de Lisiard.

Malgré son innocence Euriaut est déclarée infidèle,  et le comté de Nevers, enjeu du pari, devient la propriété du conte  Lisiard. Gérard emmène sa dame dans la forêt pour lui trancher la tête mais il est attaqué par un serpent monstrueux qu’il tue puis renonçant à sa vengeance, il  abandonne Euriaut.
Il s'ensuit une longue série d'aventures où il délivre la belle Aigline, des persécutions du cruel Galerant, et  s'éloigne sans vouloir l'épouser.
Il tombe malade à Chalons, puis arrive à Cologne où il combat hardiment les saxons. Il plaît à Aiglantine, la fille du duc de Cologne, qui lui fait boire un philtre magique pour qu’il oublie Euriaut.

Romande la violette
Le roman de la violette BNF

Euriaut connait elle aussi des mésaventures : une alouette lui vole l'anneau qu'elle avait reçu de Gérard; En vain, de nobles chevaliers offrent leur cœur à Euriaut ; mais quand elle repousse l'amour d'un chevalier nommé Méliatir, il tue par erreur une autre femme dans son entourage et l'accuse ensuite d'avoir commis cet assassinat.

Gérard est sur le point d'épouser Aiglantine mais, au cour d’une partie de chasse, son épervier lui ramène une alouette portant au cou un anneau qu’il reconnaît comme étant celui d'Euriaut, et, sans revoir Aiglantine, il part à la recherche son amie qu’il n’a pas oubliée.
En cour de route il délivre une belle dame et la rend à son époux puis  il tue en combat singulier le géant Brudigolans.
Il parviendra à la fin du roman à sauver Euriaut du bûcher sur lequel elle va monter, condamnée sur une accusation mensongère. Gérard la défend ; fer de son innocence, il soutient un duel, en est vainqueur et libère sa dame. Il peut maintenant accuser Lisiard, cause première de leurs malheurs et de ses mésaventures ; il sort victorieux du duel et on peut enfin célèbrer les noces des deux amants.
Lisiard est attaché à la queue d’un cheval tandis que la vieille femme est bouillie dans un chaudron.

TEXTE.

Le Roman de la violette  constitué de 6654 vers octosyllabiques à rimes plates, développe des motifs qui se trouvent aussi en d'autres romans français tel que le Roman de Guillaume de Dôle. Inspiré d'une tendance aristocratique, il représente, tout au moins en partie, la littérature de la haute société française à l'époque qui marque l'apogée de la civilisation médiévale. On y retrouve l'influence des romans de Chrétien de Troyes et particulièrement de Yvain ou Le chevalier au Lion  et, en quelques endroits, de certaines chansons de geste. Gerbert de Montreuil, en suivant l'usage introduit par Jean Renart avec son Guillaume de Dôle, a inséré dans son poème de nombreuses chansons qui, bien connues des lecteurs de l’époque, devaient ajouter à l'agrément du roman.

Un grand nombre des personnages du roman sont historiques, bien que les noms soient souvent altérés : nobles chevaliers et dames célèbres de l'époque, intimes du roi Louis VIII. Le Roman de la violette, l'un des plus caractéristiques parmi les romans d'aventure, est remarquable par la vivante représentation qu'il nous donne des coutumes du monde aristocratique de son temps.

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