GUERRES DES DIEUX

Tawhirimatea, furieux du traitement réservé par ses frères à leurs parents, alla pour rejoindre Père-ciel. Il réunit ses nombreux descendants, parmi lesquels les ouragans, les nuages de tempête, la grêle, la pluie et la neige fondue, et les envoya se poster aux quatre coins des cieux, puis il attaqua ses frères.


Les guerres des dieux.

Les grands arbres des forêts de Tane furent brisés sous l'assaut et tombèrent à terre, ce qui fit pourrir la nourriture qu'ils portaient. Ayant vaincu Tane, Tawhirimatea tourna sa colère vers le domaine marin de Tangaroa. Ce dernier fuit dans les eaux et devint l'aïeul de toutes les espèces de poissons, des reptiles et des oiseaux marins. Tawhirimatea s'en prit ensuite à Rongo et Haumia, qui eurent grand peur, mais la terre-mère tendit le bras et les attira en sécurité contre sa poitrine, ne laissant dépasser que leurs cheveux du sol. Les tempêtes déclenchées par Tawhirimatea les survolèrent sans dommages, les condamnant néanmoins à un domaine souterrain : Rongo devint le dieu de la kumara (patate douce en maori), de l'agriculture et des arts pacifiques, et Haumia le dieu des fougères et plantes sauvages. Tawhirimatea assaillit ensuite Tu de toutes ses forces, mais Tu fut le seul qui parvint à lui résister.

Lorsque la fureur de Tawhirimatea se calma enfin, Tu se mit en colère à son tour et attaqua ses frères qui ne l'avaient pas aidé.
Il s'en prit à Tane des forêts, abattant le reste de ses arbres et poursuivant ses oiseaux pour les transpercer à coup de lance et les manger ; puis il tissa des filets avec les plantes des forêts et les jeta dans la mer de sorte que les enfants de Tangaroa ne tardèrent pas à s'échouer en masse sur le rivage ; il découvrit la cachette de Rongo et de Haumia, les tira par leurs longs cheveux qui dépassaient et les mangea.
La guerre de Tawhirimatea illustre l'idée que toute forme de vie est soumise aux déchaînements des tempêtes, du vent et de la pluie. La revendication de Tu sur les domaines naturels de ses frères reflète l'ordre naturel des choses et introduit la dichotomie fondamentale entre le tapu (sacré) et le noa (usage humain).

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