RELIGIONS du PROCHE-ORIENT
Le développement des systèmes d'écriture au Proche-orient, quelques trois mille ans avant notre ère, et les vestiges archéologiques de la région du Proche-Orient ont laissé entrevoir une grande variété de croyances et de coutumes religieuses.

MESOPOTAMIE

Les Sumériens, dont l'origine reste mal inconnue, se sont installés dans le sud de la Mésopotamie plus de trois mille ans avant notre ère. On leur doit, avec le développement de l'écriture, les premiers documents religieux de cette région.

Chaque ville possédait son propre panthéon de divinités, entités assimilées souvent à des éléments fondamentaux. Ces dieux principaux s'inscrivent le plus souvent dans une triade cosmique (An, Enlil et Enki à Sumer). Des migrations sémites surgiront une succession d'empires, Akkad, Babylone et l'Assyrie, dont les religions respectives, bien qu'honorant des divinités nouvelles liées aux astres (Ashtart, Adad, Shamash ou Sin), conserveront maintes caractéristiques archaïques sumériennes. Divinités de la nature, au premier abord, les dieux de la Mésopotamie étaient, à l'instar de ceux des civilisations de l'Ouest, des êtres complexes qui symbolisaient aussi bien des valeurs morales que sociales. On leur prêtait également le pouvoir d'intervenir dans l'histoire de leur peuple.

Leur culte consistait principalement en sacrifices offerts aux images divines. Les temples se transformèrent progressivement en ziggourats, sur lesquelles avait lieu la fête d'Akitou, qui mettait en scène le mythe de la création, proclamant la victoire de Marduk pour Babylone ou d'Assour pour l'Assyrie sur Tiamat représentant les profondeurs primordiales. Après avoir subi une forme d'humiliation rituelle, le roi voyait consolidée son autorité de représentant divin doté d'un pouvoir générateur et célébrait le mariage sacré.

ANATOLIE

Le peu d'information existant sur la religion pratiquée sous l'empire hittite, au deuxième millénaire av. J.-C., provient de traductions de textes originaux hourrites ou sémitiques. Le mythe du dragon Illuyanka et du dieu de la Tempête se retrouve dans les textes indiens, grecs et sémitiques. Le mythe de Telepinou, dieu dont la disparition provoque un désastre, ressemble à celui de Perséphone qui symbolise le cycle des saisons, présent dans la mythologie grecque. Le culte semble s'être conformé à des types observés dans les régions voisines.

MITANNI

Au tout début du second millénaire avant notre ère, les Hourrites, probablement originaires d'Arménie, s'établirent dans un nombre important de villes du Proche-Orient. Ils furent absorbés par d'autres peuples indo-européens, les Mitanniens, qui développèrent, dans le nord de la Mésopotamie et l'est de la Syrie, le grand empire du Mitanni, rival de l'empire hittite. Comme pour les Hittites, leur religion, très éclectique, incorporait maints caractères empruntés aux Veda indiens.

PHENICIE

Au Proche-Orient, dans les cités-États sémites du pays de Canaan, toujours divisées et souvent soumises au contrôle des grandes puissances, des types de religions relativement homogènes ont néanmoins pu s'établir. La cité d'Ougarit, aujourd'hui Ras Shamra, dans le nord-ouest de la Syrie, a constitué la principale source d'information. Les textes qui y ont été découverts ont révélé un panthéon de dieux soumis à l'autorité d'El, «créateur des choses créées», et de Baal («seigneur»). Astarté (Tanit chez les Carthaginois), parfois confondue avec Anat et apparentée à l'Ashtart de Babylone, est une déesse de la Fécondité, qui aide son frère-époux Baal tout au long de son cycle de mort et de résurrection. Les mythes associés au panthéon cananéen sont souvent interprétés comme une allégorie des saisons, mais on y verra plutôt une réflexion sur l'équilibre fragile entre l'ordre — le cosmos — et le désordre — le chaos.
Le culte de ces religions comprenait sans doute des sacrifices d'animaux et, occasionnellement, quelques sacrifices humains. Les rois étaient considérés comme divins et les anciens souverains invoqués comme sauveurs. Quant aux morts, on les imaginait dormant dans leur tombe et se nourrissant d'offrandes.

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