KWASI BENEFO

Il sortit de la forêt et il alla dans un village éloigné où personne ne le connaissait. Il a travaillé dur pour avoir des champs florissants et du bétail abondant. Il s’est marié une quatrième fois, mais encore une fois, il a perdu sa femme.

"Comment puis-je continuer à vivre?" Il a abandonné sa ferme, ses champs et ses troupeaux, et il se retourné au village où il est né. Les gens ont été surpris car ils avaient pensé qu'il était mort. Sa famille et ses amis se sont réunis pour célébrer son retour, mais Kwasi Benefo leur dit: «Non, il n'y aura pas de fête. Je suis revenu pour mourir dans mon propre village et être enterré ici, auprès de mes ancêtres. »

Une nuit alors que le sommeil avait fui il pensa qu’il devait aller dans l’Asamando, l’Autre Monde, voir une dernière fois les quatre jeunes femmes qui avaient partagé sa vie.

Il fit le voyage long et difficile. Finalement, il arriva sur la berge d'une rivière qui coulait rapide et profonde. Là, se tenait une femme avec un panier plein de perles et de cache-sexe. C’était Amokye, qui avait la charge d’accueillir les âmes de femmes mortes dans l’Asamando et leur demander des perles et leurs vêtements pour pouvoir franchir la rivière impétueuse.

En voyant Kwasi elle lui demanda pourquoi il était venu puisqu’il n’était pas mort.

Et il répondit: «Je suis venu pour voir mes épouses. Je ne peux pas vivre plus longtemps, parce que chaque femme qui vient dans ma maison, la mort la prend. Je ne peux plus dormir, je ne peux plus manger, je ne veux plus rien de ce monde »

Amokye lui dit: « Oh, vous devez être Kwasi Benefo. J’ai entendu parler de vous. Plusieurs personnes sont venues ici et m’ont parlé de votre malheur. Mais vous n'êtes pas une âme, vous êtes un homme vivant, donc vous ne pouvez pas traverser. »

Kwasi Benefo dit, « Alors je vais rester ici jusqu'à ce que je meure et devienne une âme. »

Amokye comprit que rien ne le ferait changer d’avis et compatissante, elle le laissa traverser la rivière. Toutefois, elle l'avertit que ses épouses seraient invisibles pour lui mais qu’elles sauraient qu’il était venu pour les rencontrer. D’un geste, elle calma les flots et écarta l’eau pour qu’il puisse traverser presque à sec.

Il arriva dans le village où vivaient ses femmes. Ce village ressemblait à n’importe quel village du monde des vivants : il y avait du linge qui séchait au soleil, de la nourriture qui mijotait dans les chaudrons, mais il ne voyait absolument personne. En revanche il pouvait entendre les voix de ses épouses. Elles chantaient une chanson de bienvenue, elles louaient la gentillesse de leur mari, elles lui servirent un repas, elles préparèrent sa couche et avant qu’il s’endorme, elles lui dirent se marier à nouveau et que cette fois tout irait bien.

Quand Kwasi Benefo se réveilla, il était de retour dans son village et la tristesse avait disparu de son cœur. Courageusement il reprit son ancienne vie. Il se maria pour la cinquième fois, et lui et sa femme et ses enfants vécurent heureux pendant de longues années.

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