BOCCACE

Giovanni BOCCACE est l'un des plus grands écrivains de l'Italie, célèbre surtout comme auteur du Décaméron, il est né en 1313 et mort à Certaldo (Toscane) en 1375.
Sa vie, que nous ne connaissons guère que par des allusions plus ou moins voilées qu'il y fait en certaines de ses œuvres, est souvent romanesque ou joyeuse comme ses nouvelles. Fils naturel d'un marchand florentin et d'une jeune parisienne, il fut de bonne heure ramené à Florence par son père, puis envoyé à Naples pour y apprendre le commerce. Dans ce milieu brillant et léger, le jeune homme mène joyeuse vie et se fait aimer (1336) de la princesse Maria d'Aquin, fille naturelle du roi de Naples, Robert d'Anjou (qu'il appellera Fiammetta  ou Flamette dans ses œuvres).

Oeuvres.


Boccace lisant le Décaméron à la Reine Jeanne de Naples par Wappers

En même temps qu'il connaît ainsi tous les emportements de la passion, et aussi toutes ses tristesses (Fiammetta devait bientôt le trahir), le jeune Giovanni, ami des lettrés et des savants de la cour de Naples, s'initie aux études littéraires, et se met lui-même à écrire des poèmes et des romans: le Filocolo, inspiré du roman français de Flore et Blanchefleur ; le Filostrato, poème où Boccace raconte, après Benoît de Sainte-Maure et son Roman de Troie, les amours de Troïle et de Chryséis. La Théséide est une épopée; l'Ameto et l'Amoureuse Vision, des œuvres allégoriques ; dans le roman la Fiammetta, Boccace déguise sa propre aventure, et dans le Ninfale Fiesolano, idylle mythologique, il raconte les amours de la nymphe Mensola et du berger Affrico.
Ces oeuvres de jeunesse, où déjà se devinent le caractère passionné de Boccace et son esprit observateur, sont souvent charmantes, mais aussi par moments un peu froides, lorsque l'auteur imite trop indiscrètement les anciens. En 1340, Boccace fut rappelé en Toscane par son père ; il voyagea, et revint se fixer à Florence vers 1350. Il composa là, en pleine maturité (1350-1353), le Décaméron, son œuvre capitale.

Un peu plus tard devait se produire en lui une conversion complète : il condamne ses folies de jeunesse, il fait pénitence, il désavoue son Décaméron et le brûlerait même sans l'intervention de Pétrarque.
Il écrit alors une invective violente et parfois grossière contre les femmes, le Corbaccio; il s'occupe aussi d'études classiques, héberge un humaniste, Léonce Pilate, qui traduit pour lui Homère, et il compose ses œuvres latines : De genealogia deorum gentilium; De casibus virorum illuctrium; De clans mulieribus; Bucolicum carmen (seize églogues); un dictionnaire géographique (De montibus, sylvis, etc.), enfin, il explique publiquement la Divine Comédie, dont il publie un commentaire, et il écrit une Vie de Dante.
Boccace est le créateur de la prose italienne ; c'est un artiste incomparable, un observateur et un psychologue de premier ordre ; c'est aussi un esprit audacieux, qui annonce et prépare la Renaissance.

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