Arts

Les premières civilisations ont fleuri dans des vallées parcourues par de larges fleuves, le Nil en Egypte, le Tigre et l'Euphrate en Mésopotamie (Iraq actuel). Ces deux derniers reliaient en un même réseau économique et culturel des régions aussi diverses que l'Anatolie (Turquie), le littoral méditerranéen et le plateau iranien. Les différentes traditions artistiques de ces régions traduisent la diversité des ressources naturelles et des civilisations qui s'y sont succédé.

ARTS.

L'importance des Mésopotamiens est incontestable dans de nombreux domaines de la pensée, mais il n'est nullement certain que, dans les arts, il en ait été de même. Des rapports ont certainement existé entre les différentes contrées de l'Orient et, si des emprunts sont décelables, il n'en reste pas moins que l'évolution de l'art est fondamentalement dominée par des motivations internes et non par des impulsions extérieures; d'autre part, si l'on veut bien songer à la longue durée de cette civilisation, on est frappé par une certaine indigence créatrice des Mésopotamiens.

petit Gudea
Petit Gudéa assis; Tello; XXII siècle; (Musée du Louvre)

Certes, il est des réussites qui témoignent parfois du contraire; pourtant, comparées à la masse des objets retrouvés dans les fouilles, elles font figure d'exceptions et ne peuvent sans doute prétendre représenter la spécificité mésopotamienne en matière artistique. Peut-être une cause essentielle est-elle fournie par les conditions mêmes de la création; l'art mésopotamien est, pour la plus grande partie, d'essence religieuse; en tant que tel, il n'est pas destiné à exprimer les aspirations esthétiques des individus, mais bien plutôt à établir un lien, qui se veut souvent contraignant, entre l'homme et la divinité.
Une telle conception conduit dans de nombreux domaines les interprètes du monde religieux à diriger les artistes,
- soit parce que la divinité est censée avoir donné elle-même les règles de la création,
- soit parce qu'il ne convient pas de porter atteinte à une forme qui a réussi sur le plan magique ou qui est conforme à la tradition. Toujours est-il que bien souvent l'artiste n'a qu'une très faible liberté de manœuvre et qu'il doit se conformer au canon donné par les prêtres. Dans ces conditions, ce n'est pas à l'absence d'esprit créateur, thèse démentie d'ailleurs par certaines œuvres, qu'il faut imputer une certaine indigence artistique, mais bien plutôt aux tendances profondes d'une civilisation qui chercha à se prémunir dans un milieu difficile et souvent hostile contre les aléas du devenir par une fixation des traditions.

Sculpture

La Mésopotamie est une région sans grandes ressources en matériaux de construction solides. Elle devait les importer d'Egypte, de Palestine, d'Anatolie ou de Perse. L'art du Proche-Orient se développa dans de nombreuses cités-États, puis dans de grands royaumes, et évolua tant au niveau des formes que des matériaux utilisés.

La sculpture monumentale apparut à Uruk (environ 3500-3000 avant notre ère): la tête grandeur nature de Warka, qui exprime une sérénité classique, est représentative de cet art, mais les Mésopotamiens préféraient les bas-reliefs. Des scènes de chasse et de batailles, de facture très expressive, décorent les bas-reliefs assyriens du IXe au VIIe siècle. On a retrouvé des milliers de sceaux cylindriques en pierre, ornés de très petites sculptures en relief, utilisés de 3500 environ à 3000 avant notre ère. De très beaux spécimens, souvent en lapis-lazuli, ont été découverts, ainsi que des bijoux et des panneaux de mosaïque incrustés de pierres et de coquillages, dans les sépultures royales d'Ur (2600 avant notre ère).

ARCHITECTURE.

Temple d'Anou
Reconstitution du Temple d'Anouet Adad d'après W. Andrae

La brique de terre cuite constituait le principal matériau de construction. On a retrouvé de grands monuments circulaires datant de l'époque d'El Obeid (5000 avant notre ère) le long de blocs en forme de T.
Des temples de 80 mètres de long, aux façades soigneusement garnies de niches et munies de contreforts, présentent des proportions qu'égalent seulement les ziggourats babyloniennes érigées vers la fin du troisième millénaire avant notre ère et les palais assyriens et néo-babyloniens construits dans la première moitié du premier millénaire.

MUSIQUE.

Les Sumériens jouaient de la harpe et de la lyre; ils connaissaient aussi plusieurs instruments à percussion tels que les cymbales, le tambourin, un grand tympanon frappé par deux musiciens et une sorte de crécelle.

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